By Fanny, le 20 Septembre 2017
AREQUIPA
"La ville blanche"
Joyeux anniversaire Maman !
Première pensée pour toi au “réveil”... Si l’on peut parler de réveil, puisqu’il n’y a pas vraiment eu de sommeil. Beaucoup trop d’inquiétude pour rejoindre le pays des rêves.
La connexion du matin nous permet de savoir qu’Irma est passée en “catégorie 5” avec une puissance historique. C’est officiellement le cyclone le plus gros et et le plus fort jamais enregistré dans l’Atlantique. Vents à 300 km/heure de moyenne, avec des rafales à plus de 365 km/heure. Et il ne peut pas passer plus près de Saint-Martin que ce qui est prévu….
Petit coup de fil à la Madre en vitesse, car entre son anniversaire (60 ans, quand même!) et les derniers préparatifs avant la catastrophe, le temps est compté. Nous prenons ensuite notre petit déjeuner sous le soleil chaud d’Arequipa, face au Mont Misti enneigé avant de se lancer à la découverte de la ville. Balade agréable, le centre est super mignon…


… Mais tous les alentours le sont bien moins. Ou peut-être que notre état d’esprit ne nous permet pas de l’apprécier à sa juste valeur.
Nous sommes tellement perturbés que nous passons une bonne heure à revenir sur nos pas, à la recherche de l’iPhone perdu en route… Pour se rendre compte que le bébé se trouve en fait dans notre sac à dos, parfaitement à sa place. Les actes manqués sont au rendez-vous, la concentration l’étant moins. Le monstre Irma et nos proches occupent nos pensées. Il est difficile de ne pas se sentir coupable de ne pas être à leurs cotés.


La journée s’achève.
Dernier FaceTime avec la famille coté Caraïbes. La pression est à son comble… Mais ils sont "plus prêts que jamais", disent-ils. Je sens quand même que maman est terrorisée et papa m’avoue à demi mot que la situation peut difficilement être pire.
Ils passent le cyclone en équipe : mes parents, mon frère, Mag, Ju & bébé Tom, ainsi que Valentin. En famille Saint-Martinoise, quoi! Et n’oublions pas les amis à quatre pattes ; notre amour de Jazz (le chien, fils cadet de la famille Hamel) et notre capricieuse Négrita. Je suis tout de même rassurée qu’ils soient tous ensemble, même si nous, on n’y est pas.
Nous leur souhaitons bon courage pour affronter cette nuit qui s’annonce éprouvante et nous raccrochons, la gorge nouée. Il est 18h30.
De notre coté, nous partons dîner chez Chicha, brasserie menée par l’un des chefs péruviens les plus réputés de la région. Délicieusement bon & beau. On se sent un peu “stone”, tiraillés entre la douceur du moment, et l’appréhension du pire. Un pisco sour
ne peut définitivement pas nous faire de mal.
Nous rentrons ensuite dans notre chambre, épuisés. On s’endort étonnamment sans demander notre reste… Puis on se reveille, ensemble. Il est 3 heures du matin.
C'est l'heure. Irma est là. La suite au prochain épisode...