By Fanny, le 10 Octobre 2017


KITE & SURF TRIP SUR LA CÔTE NORD

Après ce petit mois dans les belles montagnes, nous arrivons à la troisième grande étape du voyage : un road trip depuis Lima jusque Mancora, un village de pêcheurs situé au Nord du Pérou.

Nous avons à peine 1334 kilomètres à parcourir depuis la capitale pour rejoindre ce petit oasis de kite surfers. Les doigts dans le nez… Et le pied sur le champignon! 🚗 🍄

Nous quittons la Bolivie avec regret, un sentiment de trop peu et qu’une envie : y revenir. Et surtout de (re)découvrir ce pays sans chrono. Ces quatre jours en jeep ont été extraordinaires mais trop intenses pour pouvoir digérer la quantité de paysages d’une rare beauté, traversés à toute allure. Chaque kilomètre parcouru mérite de s’y arrêter, courir dans l’immensité, sauter partout, répéter mille fois que c’est magnifique, boire un coup, manger un bout… Et le soir, se créer un lit douillet entre deux montagnes avec une vue à un million de dollars, faire un feu de camp, boire un thé et sombrer de sommeil dans un logement mobile… mais chaud 😄. Et puis recommencer le lendemain.

Bolivia – see you soon!
Peru – hello again!

Il fait toujours gris mais bien plus chaud qu’un mois auparavant. Récupération des bagages et direction Europe Car afin de prendre possession de notre nouvelle voiture de location : un Kia Sportage tout propre. Approvisionnement en cochonneries à dévorer sur la route – car il n’y a pas de road trip sans abus de sucre et de gras – et nous taillons la route vers le nord sans savoir précisément où nous allons faire escale pour la nuit. Le plus loin sera le mieux.

Et encore une fois, nous prenons une douce claque sur le chemin.

Sur la voie rapide, la limitation de vitesse est généralement fixée à 55 km/heure… et absolument tout le monde roule au moins trois fois plus vite. De notre côté nous avons adopté une vitesse de croisière à 180 km/heure. La police est présente mais les téléphones, les pauses déjeuner ou encore les siestes ont l’air de primer sur les arrestations. 🚓🚫✌
L’état des routes est… étonnant. Crevasses géantes, passage d’une quatre voies goudronnée à un chemin de terre cabossé sans raison et sans prévenir, dos d’âne judicieusement positionnés (en plein milieu de l’autoroute par exemple), feus tricolores que personne ne respecte, coups de klaxon à tout va… La liste est longue!

Et puis nous roulons à travers des paysages aussi changeants que bouleversants, à tout point de vue. Highway brumeuse le long de la mer ; campagnes agricoles avec des kilomètres de champs de mais, de rizières… ; villages surpeuplés ; immenses déserts de dunes de sable ; décharges de plastiques en bord de route qui s’étendent beaucoup, beaucoup trop… La liste est d’autant plus longue!!

Parfois c’est sublime et parfois on a envie de pleurer tellement c’est affreux, tellement c’est pauvre, tellement c’est sale.
Et nous on roule. L’objectif est de prouver à Google Maps qu’on va exploser l’heure d’arrivée prévue 💪🏼À peine une pause pipi et c’est reparti! A chaque potentielle étape d’arrêt pour la nuit, on repousse à la prochaine… Surtout quand on réalise que nous ne sommes pas si loin de Puerto Malabrigo où se trouve la célèbre vague de Chicama

Pas si loin, mais pas si prêts que ça non plus… Notre judicieuse heure d’arrivée estimée (par nos soins) à 19h00 (sans prendre en compte la traversée des villes à heure de pointe) se transforme finalement en un modeste 21h30. Il ne nous reste plus qu’à croiser les doigts pour que le Chicama Boutique hotel ai une chambre de libre car nous n’avons pas de réservation et pas de plan B non plus… Et la réponse est OUI – dieu merci!! L’hôtel est super cool, la chambre est géniale, le pisco sour est délicieux… Et nous tombons comme des mouches très rapidement.

30 Septembre : ouverture des yeux à 6h30, on saute hors du lit. 
Alors ? Ces vagues ? 

C’est petit mais les lignes parfaites sont fidèles au poste. Il fait aussi un froid de canard et on a encore beaucoup de route à faire. Donc à défaut de se mettre à l’eau, on se remet en route!
Quelques centaines de kilomètres (toujours troués) plus tard, nous arrivons à Mancora. Enfin une ville qui ressemble à une ville!! Avec des bâtiments relativement terminés, des façades peintes, des efforts de décoration… Et cela, en bord de mer et sous 28°! Saupoudrez le tout d’un agréable coucher de soleil, d’un vent thermique hebdomadaire ainsi que d’un hôtel les pieds dans le sable… Validation la plus totale!

Check in à La Casa Mediterranea, petit tour en ville, une pizza et un pisco sour… voilà une semaine de kite bien amorcée!

Du 31 Septembre au 7 Octobre

Nous avons donc passé une semaine à Mancora.

Le vent se lève effectivement tous les jours sur les coups de midi, l’eau est relativement chaude et la ville est vraiment charmante. Le plan d’eau choppy devant l'hôtel est loin du paradis de lagunes que nous imaginions mais on ne va pas faire les difficiles. Les deux premiers jours, nous restons à domicile à alterner les échanges avec Expedia pour rentrer à Saint-Martin (mission-quasi-impossible), les sessions, et les petits restaurants le soir.

Le troisième jour nous partons à l’aventure avec le matos dans la voiture.
Le swell s’est levé et c’est l’occasion de tester le kite surf dans les vagues. On file à travers les dunes pour rejoindre le spot de Batallas qu’on admire ensuite depuis la falaise : c’est magnifique, les vagues semblent parfaites… Mais le spot est très étroit, il y a déjà une bonne douzaine d’ailes à l’eau et c’est que des pros. En tant que novices dans le monde des vagues, on décide de ne pas se mouiller…

Et on repart sur la côte à la recherche d’un spot rien que pour nous. Il y en a à la pèle!! Malheureusement, étant super organisés, nous avons TOUT … SAUF une pompe. Et des ailes non gonflées, ça fonctionne moins bien. Tant pis! On court dans les dunes d’un sable ultra doux et on répertorie les spots pour y revenir le lendemain…
C’est mercredi et on est prêt à partir…

Mais le vent ne semble pas vouloir se joindre à nous et nous restons sur place. La liste des choses à faire côté Saint-Martin (déclaration d’assurance, e-mails, finalisation des billets d’avions…) est indécemment longue. Nous nous activons donc sur les ordinateurs toute la matinée. Les nouveaux billets sont pris! Départ de Lima le 17 Octobre à 2h35 du matin, escale de 3 heures à Panama, puis de 3 jours à Miami… Et le 20 octobre, nous serons de retour sur notre Friendly Island!! 🌴

L’après-midi, le vent se lève plus franchement et on se met à l’eau. Deux petites heures plus tard, un des moniteurs du club – Louis – nous fait signe avant de s’éloigner vers le large. Nous partons à la rencontre de baleines qui sautent au loin!!
L’excitation monte, on trace aussi vite que possible et au terme d’une bonne demie-heure de navigation en pleine mer… Nous y sommes. Elles sont juste là, sous nos pieds. Elles sautent, elles éclaboussent, elles dansent, elles ondulent dans l’eau.

De notre côté… Que dire? Des sourires ébahis sont accrochés à nos trois visages et on essaie tant bien que mal de réaliser ce que l’on est entrain de vivre. Magique? Extraordinaire? Merveilleux? Inoubliable? C’est tout ça et bien plus encore. Impossible de mettre de mots sur l’émotion ressentie durant ce moment privilégié.

Et puis nous sommes retournés vers la civilisation balnéaire de Mancora, le vent commençant à faiblir sérieusement. De retour sur le spot, on est tellement dopé qu’on a du mal à s’arrêter de s’envoyer en l’air (dans le sens propre du terme, petits coquins!!) avec nos kites. La tombée de la nuit et la fatigue de 4 heures de session nous pousse finalement à nous arrêter… Et il s’en est suivi une longue série de :

"

Bébé ?! ON A KITÉ AVEC LES BALEINES !!! 🐳😍
… depuis la douche jusqu’au dîner à La Sirena de Juan puis dans nos rêves cette nuit là.

C’est jeudi. Aujourd’hui on part kiter dans les vagues de3 cruzes, toujours dans le désert de dunes à une bonne heure de route de Mancora.

En arrivant sur le spot on commence par ensabler le Sportage. Compte tenu de la taille monstrueuse des vagues et de l’hostilité du spot, sortir doudou Sportage de ce pétrin nous fait gagner du temps sur la mise à l’eau dans ce chantier 😬

Cela étant fait : “y’a plus qu’à”. Combinaison enfilée, matos gréé, aile au zénith, traversée de la plage, pieds dans l’eau gelée… Autant vous dire que nos fesses sont bien serrées lorsque l’on s’engage entre les vagues 😱 Mais ON. L'A. FAIT! 

La fin de la journée a été plus douce avec un arrêt au spot de Lobitos pour admirer les surfeurs exceller au coucher du soleil avant de se perdre dans les dunes sur le chemin du retour. Puis petit verre avec les nouveaux copains riders et gros dodo…
This. Is. Living.     Right ? 
Vendredi – dernière journée par ici.

Matinée au calme et on repart avec le matos vers le village de pêcheurs de Cabo Blanco.
L’idée est de casser la croute et d’aller naviguer ensuite. On se trouve un petit gourbi face à la mer où l’on commande un ceviche et un poisson grillé accompagnés d’une Cusceña chacun (un délice!). Et là, on aperçoit des splashs, des sauts, des queues qui frappent la surface au large… Les baleines nous offrent à nouveau un véritable spectacle. Il y en a des dizaines, et elles semblent juste à coté. Il suffit de fixer l’horizon pendant quelques secondes pour les admirer se déployer. Du coup, nous passons le reste de la journée à les admirer, à envoyer le drone les voir de plus prêt et à s’exclamer sur leur beauté.
… Et puis le lendemain nous plions bagages. C’est reparti pour une journée sur les routes péruviennes toutes cabossées.

Retour vers le sud avec une seconde escale de deux nuits au Chicama Surf hotel & spa. Cette fois nous avons bien l’intention de surfer cette vague mystique!! Le seul hic… C’est que huit heures de route vers le sud plus tard, il fait aussi nettement plus froid!
#onasurféchicama #congelado #surfeurspro
Le dimanche matin, c’est à contre coeur que nous enfilons les combinaisons déjà gelées et à reculons que nous pénétrons dans l’eau glacée 😃 Mais les vagues sont adorables (un petit mètre comme j'aime!) et déroulent sans discontinue. C’est tout de même motivant! Armés d’un paddle pour Oswen et d’une short board pour moi, nous avons surfé Chicama. 🏄🏻‍♂️🏄🏻‍♀️

Nous passons ensuite l’après-midi à flâner dans la chambre et ça nous fait le plus grand bien. Puis, dernière soirée dans la salle principale de l’hôtel où des vidéos de surf sont projetées sur grand écran derrière le bar pendant que tous les riders de la journée dégustent leur bière réparatrice (c’est bien connu!!).
Demain, le Sportage va nous ramener dans les montagnes péruviennes! Elles nous avaient déjà manqué!

Quoi d'autre ?

TOUT EST LÀ